De longs et nombreux voyages et expériences dans des mondes loin d’ici, n’ont fait que renforcer l’idée que Campertogno et la Valsesia étaient la maison, pour Jacques. Année après année, les racines qui le liaient profondément à ce lieu magique se sont renforcées, au point de le convaincre d’investir et d’y vivre pour le reste de sa vie.
Aujourd’hui je le regarde, à l’école, prêt à repartir pour le prochain cours de kayak, toujours enthousiaste, pour perpétuer sa passion… et sa mission : changer le rapport des gens au fleuve.
Malheureusement, beaucoup considèrent la rivière comme quelque chose de dangereux, alors qu’en réalité c’est un élément dont on peut apprendre beaucoup, sur la vie comme sur le sport. D’autres voient le kayak comme un sport individuel, alors que c’est l’inverse : la seule issue de la rivière, parfois, est la corde lancée par votre compagnon. Et votre vie est donc entre ses mains : et ça donne origine à des relations qui durent pour toujours.
Il y a tant à apprendre : je l’observe, avec ses élèves, à leur enseigner d’abord à lire le fleuve, à le connaître. Le kayak, c’est vraiment la possibilité de se déplacer sur la rivière en utilisant le plus possible le courant. C’est un travail d’observation : une fois étudié et compris les mouvements de la rivière, il faut se retrouver à l’intérieur. Être prêt. Face aux rapides les plus effrayants, Jacques a passé des heures et des heures à observer, étudier, dormir, absorber leur énergie, respirer, imaginer la ligne à suivre.